mercredi 15 juin 2011

Court bilan de mi-mandat


C’est long six mois. C’est long tout ce temps à passer hors de soi. Je retrouve en ce moment pour la première fois ces éléments qui me freinèrent tant avant que je ne parte, cette indisposition à être ailleurs. À mi-séjour, je constate l’étendu de mon manque qui se prolongera pour encore quelques mois. La Paz a beau être la plus belle laide ville du monde, je ne m’y sentirai jamais chez moi… Il y manque vous tous.

Au moins, j’ai eu droit à un échantillon de ma (vraie) vie ces derniers jours. François est en visite à La Paz depuis jeudi. Il est si bon de parler sa langue, de se retrouver sans filtre devant l’expressivité. Jamais je ne me retrouve en moi-même comme quand je peux en sortir sans l’hésitation d’une traduction. Cette première fin de semaine en compagnie de François s’est déroulée hors du temps. Hors du monde.  Elle a trouvé son pli vers trois ou quatre heures dans la nuit de samedi, se refermant sur elle-même en deux pages d’une même histoire : intoxication/désintoxication. Du bon vieux divertissement latino américain.

François vient de partir pour Coroico, une petite escapade en solo dans les yungas. Je tenterai de profiter de ces deux jours pour me replonger dans le travail. Des fois (souvent), je me dis que j’aurais du être littéraire ou sociologue plutôt qu’historien. Je hais les archives. Ok, laissez-moi reformuler, ostie que je hais les archives. En fait, c’est peut-être les archives boliviennes que je déteste. C’est peut-être aussi mon foutu sujet aux sources pas trouvables qui me fait dédaigner l’archive. Enfin, j’ai juste hâte d’avoir du matériel à analyser et ensuite passer à l’écriture. C’est ça que j’aime, pas la putain de collecte et tout le PR qu’elle implique…

Dans l’anecdotique, je commence des cours d’aymara lundi prochain. Je me suis dis qu’apprendre une langue aussi rependue dans le monde pourrait vraiment être un gros plus dans mes relations interpersonnelles. Vous saviez que l’aymara est une langue avec des clics (en fait, les consonnes occlusives peuvent être glottalisées), ça devrait être divertissant.

Sinon, samedi prochain est la fête del Gran Poder, sans doute la deuxième plus grosse fête en Bolivie après l’imbattable festival de Oruro. Toute une journée de danses et de musiques traditionnelles des quatre coins du département de La Paz. Et, Bolivie oblige, un journée + nuit de boisson, également. Je serai prudent promis, je vais également surveiller mieux François cette fois-ci. Contrairement à la tradition bolivienne, nous ne boirons pas jusqu’à tomber sans connaissance. Nous sommes de responsables adultes après tout.

Profitez de l’été bande de chanceux (mine de rien, je me claque trois hivers de suite) !

3 commentaires:

  1. Gran Poder, qui sera aussitôt suivie de la San Juan (la nuit la plus froide de l'année, à ce qu'on dit)!

    Ton défi, entre deux rasades de singani, sera de ne pas mourir carbonisé par des feux d'artifices allumés dans les rues. Enjoy! :)

    RépondreSupprimer
  2. ah, pour toi aussi le 21 juin a signifié le début de l'hiver cette année, ça fait drôle ! En plus en Nouvelle-Zélande, ils n'ont pas de chauffage central parce qu'il ne fait pas si froid disent-ils, sauf que quand il se met à faire -5 la nuit, dormir dans ma petite maison mobile ressemble plutôt à du camping d'hiver ;) J'espère que ton hiver est plus doux, ou mieux chauffé au moins.

    Bonne fiesta bolivienne, et bonne chance pour les cours d'aymara, un beau défi. Pis moins la langue est courante, plus important tu es comme locuteur (c'est ce qu'on m'avait dit quand je m'étais obstinée à étudier le tibétain...)

    Chantal x

    RépondreSupprimer
  3. Une annee de trois hiver, qu il fasse chaud ou frette, c est une perspective bien deprimante. Il va falloir qui No t achete une lampe de luminotherapie. On dit, a la tele, que c est tres efficace contre... euh... des choses nefastes.

    Tu vas poster un compte rendu de ta San Juan?

    Francois

    RépondreSupprimer