jeudi 31 mars 2011

Élections

Non, non, je ne parle pas de l'excellent diptyque de Johnnie To, mais plutôt de la bien moins trépidante situation cacanadienne. Une question en fait : quelqu'un sait-il si je peux et si oui comment voter aux prochaines élections ? Merci.

De l’immobilier paceño et autres choses de la vie


Considérez cette entrée comme une simple brève à vocation informative (des nouvelles plus lyriques viendront sans doute prochainement). J’ai trouvé un appartement, j’emménage samedi (je vais donc pouvoir commémorer la guerre des Malouines dans mon nouveau logis). Bon, c’est pas la plus belle chose qui soit, c’est trop cher (il semble que la spéculation immobilière n’est point épargner La Paz), mais bon, c’est bien situé (dans Sopocachi pour ceux qui connaissent), c’est tranquille, j’ai de l’eau chaude, une cuisinière (je parle de l’appareil, pas la personne), un frigo, une salle de bain privée, j’ai même internet sans fil et un lit pour les invités…

Dans un autre ordre d’idées, j’ai communiqué avec Luis Oporto, le directeur de la bibliothèque et de l’archive de l’assemblée législative de l’État plurinational de Bolivie (oui, oui, c’est le nom officiel) et il m’attend dans son bureau demain après-midi. Ça sent le début officiel des recherches. Mon dieu que je me sens sérieux et responsable… Et il n’est même pas 10h du matin !

P.S. ce blogue s'internationalise à une vitesse digne des internets... Nous avons des consultations en provenance de l'Espagne, du Royaume-Uni, des États-Unis, du Guatemala, même du Sénégal et de l'Indonésie. Une question toutefois, qui-c'est-qu'y-est en Indonésie ?????

lundi 28 mars 2011

Un dimanche après-midi à Sopocachi


C’est finalement toujours la saison des pluies. Chaque après-midi, de 14h à 16h30, il pleut. Quoi faire sinon écrire ?


Je l’ai déjà dit et je vais sans doute le répéter encore, mais La Paz est une ville passablement grouillante. Une urbanité tellement vivante, tellement dense, la sensation d’un marché public étendu sur des kilomètres. La Paz, c’est le bruit perpétuel de cris d’enfants et de rabatteurs dans leurs collectivos entremêler de klaxons, de moteurs criant leur agonie et de vendeurs itinérants. La Paz, c’est l’odeur dont je vous parlais, c’est le souffle qui vous est court, c’est l’infini qui se dresse constamment devant vous. Mais cette vie paceña s’éteint chaque dimanche. Dans son essoufflante rythmique hebdomadaire, la ville semble avoir besoin de ce silence, de ce point à la fois de rupture et de jonction, qui permet à son cycle incessant de se perpétuer…

Dimanche, journée familiale pour les locaux, devient l’occasion parfaite pour le flâneur que je suis d’aller déambuler dans les escarpements soudainement silencieux du décor. Aussi convenu que cela puisse paraître, on dirait vraiment que la ville est endormie, son activité s’est tue, son paysage s’est dégagé. Autant que moi, La Paz à besoin de ce congé, de cette bradycardie ordonnée qui lui permet de revivre, encore et toujours. En plus de diminuer significativement le risque que j’ai de mourir d’un accident de la route (priorité au piéton, vous dites ?), cette tranquillité nouvelle confère à ma marche un sens beaucoup plus méditatif qu’à l’habitude. On dirait qu’à bien des égards, la ville s’est délestée de sa mémoire en l’inscrivant dans une matérialité qui la fait disparaître par une exposition quotidienne. La surexposition, à travers la multiplication des sites commémoratif et des lieux de mémoire officiels et officieux, semble avoir généré une désensibilisation aux ravages du passé qui pourtant s’articulent dans cette fixité commémorative. Pourquoi l’éternel statut de Colomb – la genèse du viol originel –, pourquoi cette constante valorisation de l’indépendance qui n’est au fond qu’un changement nominal dans la domination, pourquoi Bolívar,  Abaroa, Santa Cruz, pourquoi Cervantès (vraiment, Cervantès) ? Ne répondez pas, je sais.

La revendication formelle de cette mémoire me semble pourtant d’une telle violence symbolique. Ma question est plutôt, pourquoi pas la révolution ? Mais ne répondez pas à celle-là non plus…

En attendant


Les réflexions, constats, états d’âmes et de corps se bousculent en moi. Conséquences sans doute d’une solitude au milieu d’un bol d’histoire à près de 4000 mètres d’altitude… Je saurai structurer tout cela quand mon pouls descendra sous les 90 au repos et que mon rhume sera finalement écarté.

En attendant, je découvre de plus en plus les joies d’un appareil photo numérique. J’ai hypothéqué hier mes derniers globules rouges pour aller me promener dans des coins de La Paz que je ne connaissais pas encore – ou dont je ne me rappelais plus. C’est d’ailleurs la première fois de ma vie, je crois, que je suis courbaturé après avoir marché à peine quelques heures en ville. Je vous transmets donc quelques clichés pris d’où j’ai surtaxé mes érythrocytes...




...ainsi que quelques images de la force néocolonisatrice qui s’abat sur la Bolivie (et l’Amérique latine en générale).






 
Beaucoup d’art urbain et de lieux de mémoire s’entrechoquent dans les parcs et sur les murs de La Paz, de manière souvent contradictoire. Je vous promets un billet là-dessus. En attendant, petit souvenir mural de la dictature.



dimanche 27 mars 2011

Ah le sax...

Premier souper, je retourne à ce petit resto de grillade argentine que je fréquentais assidument lors de mes visites passées. Bouffe bonne, pas chère, et l'ambiance... Première chanson : ce bon vieux Georges Micheal. On n'en fait plus des comme lui.

samedi 26 mars 2011

Premières photos



Impressions


Ça y est, il pleut.

Ça se sentait dans l’air, comme une lourdeur qui s’accentue sans trop se manifester. La pluie sur La Paz, c’est une sourdine sur la ville. Rien ne change vraiment, tout est seulement plus diffus, comme avoir les oreilles bouchées dans un show de métal (enfin, je suppose…).

En arrivant, ça m’est sauté dessus, comme une madeleine qui me rentre par le nez. L’odeur. J’avais oublié ce drôle de mélange qui constitue l’air ici et qui pour moi est le parfum bolivien. C’est peut-être l’odeur de la pollution, peut-être l’odeur de la pauvreté, pour moi, c’est celle de la Bolivie, unique mélange de gazoline, de brûler, de chimichurri grillé et de frénésie. Ça vous prend au corps et sa vous suit jusque dans la crasse ou l’asepsie.

Je suis vraiment heureux du voyage en avion que j’ai fait. Non seulement, le prix était raisonnable et je ne passais pas par les Stazunis, mais je suis tombé sur de bonnes heures et conditions de vol. J’ai pu voir l’immensité luminescente de Mexico en soirée, les millions de lumières dispersées comme un infini champs de lucioles (c’est quétaine, je sais, mais il y avait pour vrai un peu de ça), le lendemain, je suis tombé sur un rare jour de soleil sur Lima, me permettant de constaté la magnitude de cette ville cloitrée sur des dizaines de kilomètres entre le pacifique et les Andes. À mon septième passage dans la capitale péruvienne, j’ai enfin pu la mesurer à sa juste valeur. Puis ultimement, plein soleil sur l’altiplano, j’ai survolé le lac Titicaca avant de me poser à El Alto. J’étais rendu.

En descendant sur La Paz, sentiment cyclique d’immensité. Cette image de ce bol de ville, je ne m’en déferrai jamais. Une des merveilles du monde…

vendredi 25 mars 2011

Arrivée


Au sortir de l’aéroport de La Paz, une affiche :  Bienvenu au Tiers-monde 

Sur la route, des flèches, partout, signe que la présence d’Indiens est forte.

La Paz s’est ennuyée de moi, elle me sert fort, m’étreint comme un étau sur mes tempes, j’en ai le souffle coupé.

Voici les Andes que mes genoux me pardonnent…