mercredi 25 mai 2011

En passant

Bien que la fête du 25 de Mayo, comme son nom l’indique, soit officiellement le 25, donc aujourd’hui, les festivités ont commencées hier, avec une interminable parade qui dura toute la journée et une partie de la nuit. Tout le monde parade, tout le monde. Les étudiants de tous âges, les corps de métier, les coopératives, etc. Il doit avoir passé à peu près 200 fanfares différentes, et je ne suis même pas certain d’exagérer (mais d’où viennent tous ces gens ?). Enfin, voici quelques photos prises au détour d’un coin de rue :












Je vous écris depuis l’aéroport. Lors de mon vol aller, un fort contingent de douchebags avait envahit l’avion, tous vêtus du même complet. Au début, j’ai cru à un boys band bolivien tant le look apparaissait approprié, mais, leur nombre ne cessant de croître, je dû trouver une autre explication. Il s’agissait en fait de l’équipe de soccer de Bolivar, une des trois équipe de La Paz, qui se dirigeait vers Potosi pour y affronter le Real… Que me réservera le vol d’aujourd’hui ?

mardi 24 mai 2011

Le retour (demain)

Je n’ai point réussi à changer mon billet d’avion pour aujourd’hui, mais j’ai tout de même devancé mon vol d’une journée (billet première classe, première fois et, sans doute, dernière fois de ma vie). Je quitterai donc Sucre le jour de son anniversaire, m’éclipsant en matinée avant, je l’espère, l’explosion des festivités. Il n’y a pas à dire, lorsqu’il est question de fêter, la Bolivie sait s’y prendre. À en paralyser le pays qu’elle fête, à en rendre sourd la populace qu’elle parade. Il y a une large tradition militaire dans sa manière de célébrer, de défiler, de fanfarer, quelque chose de très XIXe siècle dans son patriotisme attaché à des symboles romantiques d’un autre temps… Je demanderai à Yeri ce qu’il en sait, je vous reviendrai là-dessus.

J’arriverai à la cime du gros bol vers 12h30 et je suis sensé aller almuerzer avec Matt. Oui, pour ceux qui se souviennent de lui, Matt est de retour en Bolivie. Lors de mon dernier séjour à Sucre, il y a environ trois ans de cela, je m’étais lié d’amitié (une amitié sincère qui dépasse les contingences du séjour à l’étranger) avec Matt, un roux doctorant en histoire de l’Université du Texas qui effectuait ses recherches en même temps que moi. On s’est un peu perdu de vue dans l’intervalle pour de futiles raisons de milliers de kilomètres dans l’empan de notre amitié. Mais ne voilà-t-il pas que Matt est de retour à La Paz pour y passer l’été, histoire de finir la rédaction de sa thèse. C’est une splendide nouvelle !

Je devrais probablement souper avec Yeri, Karl et Andrea. Ce qui implique sans doute un vers ou deux (mes premiers en 10 jours, oui, oui), et surtout beaucoup de rires. Enfin, sortir de moi. Bonheur en perspectives… À prévoir également dans les prochains jours, un trek dans les environs de La Paz. La sœur de Karl vient le rejoindre pour quelques semaines, notre guide attitré (Yeri) a conséquemment suggéré que nous nous hasardions une fois de plus dans l’aventure. En résulteront sans doute récit épique et photos…

Parlant de photos, en voici quelques nouvelles :


Ça, c'est le chien qui a essayé (et presque réussi) à me manger. 




Un monsieur (typique). 




Un/une des 312 817 couvents/églises de Sucre. 




L'entrée est du Parc Bolivar. 




Une rue (pour ceux qui n'avaient pas remarqué). 




La sensation que me confère Sucre (élégante prison). 




Bis.

samedi 21 mai 2011

Photos – Sucre

Et Sucre…













Photos – Coroico

Il y a quelques semaines, j’ai fait, en compagnie de quelques amis, une petite escapade à Coroico (au Nord de La Paz). Je n’ai pas vraiment eu le temps de vous en entretenir, alors je vous mets simplement quelques photos pour vous donner une idée…











La solitude


La solitude s’est emparée de moi aujourd’hui. Au Canada, la solitude a l’avantage d’être deux, à Sucre elle est bien seule, en moi. Sucre n’en est pas moi belle, peut-être l’est-elle même plus avec cette petite touche de mélancolie que je projette en elle.

Elle se déserte l’ancienne capitale, la fin de semaine venue, comme si son cœur chaud et gorgé de sang allait battre à la campagne. Sans pouls, elle devient un paradis de marcheurs. Du haut du mirador d’où j’écris, la brise est douce comme la main d’une amante dans les cheveux. Elle n’arrête jamais de sourire Sucre, à pleins rayons, comme pour masquer, oublier, sa tristesse. Comme pour apposer dans les creux de la peau des masques d’histoire millénaire. Elle est bleue et verte et blanche, très blanche la ville dans sa chaux épidermique ; son patrimoine en insulte du malheur passé, reproduit au quotidien dans l’injustice.

J’ai vu une femme, enfin, ce qui en restait, mendiant aux abords de la Plaza 25 de Mayo. Quechua d’apparats, elle n’avait plus de visage, à jamais laissé en jachère par la brûlure trop profonde qu’on lui avait imposée. Ses yeux n’existaient plus, qu’un film de peau en rideau sur l’existence. Dis moi maman, pourquoi pas rien au lieu de ça ? Mais elle sourit encore, la ville.

Et les chiens jappaient à mon passage. Une ville de chiens, Sucre. La vie à se prélasser dans la lumière, ils ne se réveillent qu’au fantasmes de mollets coureurs qui les narguent. Ils ont le sens de la décoration ces bêtes…

***

Au bout d’un blitz de trois ou quatre jours, j’ai finalement envoyé, à temps, le texte nécessaire à ma participation au congrès d’ethnohistoire auquel je sui inscris à la fin juin. Ça m’a bêtement épuisé, mélange de nombreuses heures de travail et de stress entretenu dans chaque réflexion, dans chaque mot écrit. Je ne suis pas allé aux archives ce matin. J’ai dormis. Aujourd’hui, je marche. J’écris.

P.S. Aussitôt que j’ai une meilleure connexion internet, je vous mets des photos.

P.S’ La réponse à la petite devinette littéraire d'il y a quelques jours est en bonne partie contenue dans cette nouvelle citation : « Courage, Ferdinand, que je me répétais à moi-même, pour me soutenir, à force d’être foutu à la porte de partout, tu finiras sûrement par le trouver le truc qui leur fait si peur à eux tous, à tous ces salauds-là autant qu’ils sont et qui doit être au bout de la nuit. C’est pour ça qu’ils n’y vont pas eux au bout de la nuit ! »

mercredi 18 mai 2011

Nouvelles


Je vous le concède, je donne peu de nouvelles dernièrement. C’est peut-être bon signe toutefois. Le travail m’accapare. Il me dérobe à moi-même, brise ma non routine qu’il remplace par une routine quasi métronomée… Je suis à Sucre (pour ceux qui auraient raté cette information), lieu de archives nationales, lieu de mon dernier séjour bolivien également. Il y a un brin de nostalgie dans l’air, un brin de solitude aussi, mais un soleil qui tue paisiblement chaque jour. J’avais oublié à quel point elle était belle Sucre, tellement différente de La Paz… Bon, je suis dans un blitz de la mort qui tue jusqu’à vendredi (un texte à écrire pour une conférence, je vous en reparle), mais j’ai hâte de vous écrire, de vous parler d’à peu près rien, mais avec des mots qui font sourire. Je ferai ça en fin de semaine.


P.S. je ne vous donne pas la réponse à la devinette littéraire parce que mes contacts me disent qu’il y en aurait qui voudraient encore essayer de deviner. 

samedi 14 mai 2011

Un peu de littérature


Citation devinette (je vous dis c’est quoi la prochaine fois) :

« Évidemment Alcide évoluait dans le sublime à son aise et pour ainsi dire familièrement, il tutoyait les anges, ce garçon, et il n’avait l’air de rien. Il avait offert sans presque s’en douter à une petite fille vaguement parente des années de torture, l’annihilement de sa pauvre vie dans cette monotonie torride, sans conditions, sans marchandage, sans intérêt que celui de son bon cœur. Il offrait à cette petite fille lointaine assez de tendresse pour refaire un monde entier et cela ne se voyait pas.
Il s’endormit d’un coup à la lueur de la bougie. Je finis par me relever pour bien regarder ses traits à la lumière. Il dormait comme tout le monde. Il avait l’air bien ordinaire. Ça serait pourtant pas si bête s’il y avait quelques chose pour distinguer les bons des méchants. »

Et plus loin, plein d’espoir et de confiance en la vie :

« J’hésitai… pas longtemps. On n’explique rien. Le monde ne sait que vous tuer comme un dormeur quand il se retourne le monde, sur vous, comme un dormeur tue ses puces. Voilà qui serait certes mourir bien sottement, que je me dis, comme tout le monde, c’est-à-dire. Faire confiance aux hommes, c’est déjà se faire tuer un peu. »

vendredi 13 mai 2011

L’aventure : conclusion en image (part. 7/7)

Je vous avoue qu’à l’image de l’aventure, votre narrateur s’essouffle. Avec notre arrivée sur Sajama, l’aspect épic de notre périple tire à sa fin. Ce qui nous attend n’est désormais plus que détente et plaisir. Courte exploration de ce minuscule village au creux des montagnes qu’est Sajama ; vin et sources thermales – ah, oui, j’oubliais, il y a des sources thermales à Sajama ; soirée entre copains à discuter de tout et de rien ; petit trek d’une demie journée le lendemain, et finalement retour sur La Paz via la route pavée… Je vous laisse vous donc construire le récit que vous voulez en amalgamant les photos qui suivent. Et je vous reviens prochainement avec des nouvelles du présent.






Photo : Lindsey









Photo : Andrea





Photo : Yeri

Photo : Lindsey (oui, j'ai un peu l'air d'un pimp sur cette photo là) 

Photo : Yeri 

Photo : Yeri 





Photo : Lindsey

Photo : Yeri (c'est Gaston dans mes mains) 

Photo : Andrea 

Photo : Lindsey 

Photo : Lindsey 

Photo : Karl