vendredi 29 avril 2011

Projection printanière en mode digression

Si je ne m'abuse, le printemps accourt par chevous. Pour moi, le printemps rime avec rosé. Or, puisque chenous, c'est l'hiver qui s'amène, je me projette et vous transmet les suggestions d'Aubry, afin que vous évitiez de vous borisvianier (Je bois/N'importe quel jaja/Pourvu qu'il est ses douze degrés cinque/Je bois/La pire des vinasses/C'est dégueulasse, mais ça fait passer le temps). Buvez-en à ma santé (mes choix : Marqués de Caceres et Château Bellevue La Forêt) :

Grand intérêt

Moma, Umberto Cesari, Italie (13,60 $ - 1144208)
Domaine du Tariquet, France (14,40 $ - 11445961) !!
Maqués de Caceres, Espagne (14,55 $ - 10263242) !!!
Carpineto, Italie (14,70 $ - 10263189) !!
Château de Nages, France (14,95 $ - 427625)
Château Bellevue La Forêt, France (15,30 $ - 219840)
Saint-Clair, Nouvelle-Zélande (18,55 $ - 11445558) !
Mission Hill, Five Vineyards, Canada (18,75 $ - 11445697) !!!
Liberty School, États-Unis (18,95 $ - 11243446)
Pétale de Rose, France (18,95 $ - 425496)
Les Églantiers, Tavel, France (19,05 $ - 11445380) 
Bestheim Brut, Crémant d'Alsace, France (19,10 $ - 11445611) !!!

Intéressant

Cabernet Sauvignon/Syrah, Leon de Tarapaca, Chili (11,10 $ - 11445970)
Cerrelot des Amants, France (11,55 $ - 620682)
Borsao, Espagne (11,95 $ - 10754201) !!
Santa Rita, Chili (11,95 $ - 266502)
Casal Garcia, Vinho Verde, Portugal (12,10 $ - 11445574) !
Tempranillo, Penascal, Espagne (12,15 $ - 11446016)
Lamura, Italie (12,45 $ - 10510151)
Sangre de Toro, Espagne (13,15 $ - 11278112)
Masi Modello, Italie (13,95 $ - 10791803) 
Pinot Noir, Villa Wolf, Allemagne (14,70 $ - 11446008) !
Champs de Florence, Domaine du Ridge, Québec (14,95 $ - 741702)
Château de Lancyre Pic St-Loup, France (15,05 $ - 10263841)
Le Rosé Gabrielle, Vignoble de la Rivière du Chêne (15,50 $ - 10817090)
Codorniu Pinot Noir Cava, Espagne (16,20 $ - 10499167)
Bourgogne, Bichot, France (17,15 $ - 11445566)
Pansy Kim Crawford, Australie (18,20 $ - 11447326)

Sans intérêt


Castillo di Liria, Espagne (8 $ - 897728)
Cerasuolo d'Abruzzo, Miglianico, Italie (9,95 $ - 589606)
Shiraz Fuzion, Argentine (10,10 $ - 10938781)
White Zinfandel, États-Unis (10,95 $ - 285767)
Hoya de Cadenas, Espagne (11,35 $ - 11073011)
Pinot grigio, Vivolo di Sasso, Italie (11,55 $ - 10790771)
Shiraz Two Oceans, Afrique du Sud (12,10 $ - 11278075)
Domaine Le Pive Gris, France (14,14 $ - 11372766)
Grain d'Amour, France (15,45 $ - 11445689)
Voga Rosa, Italie (14,60 $ - 11104788)
Ménage à Trois, Folie à Deux, États-Unis (19,75 $ - 10938861)

***

! À découvrir.
!! Bon rapport qualité/plaisir/prix.
!!! Coup de coeur.

jeudi 28 avril 2011

L’aventure : Sables émouvants (part. 4/7)

Photo : Lindsey 



Dîner aux abords du salar. Petit Chardonnay/Sauvignon blanc (c’est les vacances, non ?), puis on reprend la route… Retour sur Sabaya. Inchangée. Nouvelle interrogation des locaux : Sajama, c’est par où ? Par Là. Là ? Là. Vraiment ? Oui. Ok ! Il y a une belle constance dans les routes que nous empruntons… disons qu’elles partagent la nécessité de conduire un véhicule robuste. Plus on s’enfonce dans l’isolement altiplanesque, plus les sentiers s’avèrent cahoteux, sablonneux, obstaculeux. Notre chemin de terre/sable, nous mène de pueblo en pueblo où Yeri, guide officiel de la fin de semaine, s’assurent auprès des locaux de la direction à emprunter. Je dois évoquer que depuis la veille déjà, avant Oruro, nous opérons sans signal GPS, bien entendu, mais que nous roulons également sur des routes qui sont absentes du matériel cartographique à notre disposition, d’où la nécessaire et constante enquête auprès des habitants que nous croisons. Dans le doute, on prend à gauche. C’est entendu.
I like the peace/In the backseat/I don't have to drive/I don't have to speak/I can watch the countryside/And i can fall asleep. Not ! Notre parcours, des plus excitant jusque là, s’intensifie à nouveau. Happé au détour d’un doute, Yeri décide de couper à travers champs. Vraiment. On a un 4X4, aussi bien en profiter. On coupe donc à travers champs. À droite.



 Photo : Andrea


Le trajet se fait conséquemment plus cahoteux, malgré le transfert du brun/beige/sable au vert gazonné. Le problème avec les déplacements cross-country est, en toute logique, l’absence de route. Cette particularité ne génère pas tant un inconfort qu’une absence de direction préétablie. Ceci peut, par extension, mener à, disons, certains obstacles.


Photo : Lindsey


Photo : Andrea 



Puisque notre positionnement nous isole de toute structure directionnelle humainement établie (alias route), la logique semble être de suivre les balises imposées par la nature elle-même. Nous décidons, un peu tacitement, de remonter le long du cours d’eau en espérant trouver une section suffisamment asséchée pour permettre notre passage. Assoupi au milieu du plat, un tel endroit semble s’offrir à nous dans le lit bien sec d’une rivière à proximité de notre emplacement. Peut-être pas si sec finalement…

Photo : Lindsey 



Si j’étais croyant, je dirais Dieu merci, Yeri avait pensé apporter une pelle au cas où de tels problèmes surviendraient. On se met au travail. Pelte, pelte, pousse, pousse. Pelte encore, pousse encore. La situation s’avère bien moins pire qu’un hiver montréalais, de sorte qu’au bout de quelques minutes, nous parvenons à nous extraire de la fâcheuse position dans laquelle notre enthousiaste témérité nous avait empêtrée.

Photo : Lindsey 



Photo : Lindsey 



Une fois le passage de l’obstacle accompli, tout ne va pas forcément pour le mieux dans le meilleur des mondes, car, comme dirait Ruben dans Ocean’s Eleven, « You’re still in the middle of the fuckin’ desert ! » Mais où aller ? On fonce, zigzaguant quelque peu au milieu de la végétation dispersée. On s’enligne vers le nord où, logiquement (théoriquement), la route pour poursuivre vers Sajama nous attend. Petites clôtures, fils électriques, il y a une odeur positive de civilisation qui laisse présager que nous sommes dans la bonne direction. La végétation apparaît moins dense, le sol est même plus plat, on sent se dessiner sur le court horizon ce qui semble être le profil d’un sentier, nous arrivons, ho shit, au milieu d’un champs de boue. We’re fuckin’ stuck. Deeply.

Photo : Lindsey 


Photo : Lindsey

Je n’avais jamais expérimenté le fait d’être embourbé dans la boue. C’est lourd la boue. C’est plein de racines la boue. C’est glissant (et salissant) la boue. Sort la pelle, on recommence. Je vous assure que pelleter à 4200 mètres d’altitude une matière plus pesante que la plus mouillée des neiges mouillées, c’est dur sur le système. Pour des raisons de condition physique, de santé et de simple force, c’est pas mal juste moi qui pelte (Yeri s’est fracturée la colonne vertébrale il y a de cela quelques années et il en subit encore à ce jour les conséquences, Karl était quelque peu malade et les filles étaient des filles ;)). Pelte, pelte, pousse, pousse. On spin dans l’beurre. Une demie heure, une heure, deux heures… le temps passe et l’on est toujours coincé au milieu de nul part. Yeri tente de joindre par téléphone quelqu’un qui pourrait venir nous aider. Où ? Environ à 20 minutes au nord ouest de Sabaya, au milieu d’un champ… Congé pascal et milieu de nul part obligent, personnes ne peut nous aider. Le soleil descend de plus en plus rapidement. Alors qu’il nous reste environ une quarantaine de minutes de soleil, la fatigue commence à se faire sentir et on commence à penser à une solution pour la nuit. Marché jusqu’à Sabaya ? pas vraiment. Dormir dans le 4X4 ? plus probable. Mais moi, je garde espoir. Après avoir essayé toute sorte de trucs (paille, sacs de toile, bouteilles d’eau), on sort les tapis caoutchoutés pour les glisser sous les roues, et l’expertise made in Québec s’impose alors. On réussi finalement à créer un parfait mouvement de balancier, et à quatre à pousser du plus fort que nous n’avons jamais pousser, on réussi finalement à se dépêtrer. Au bout de trois heures de dur labeur. À posteriori, mes compagnons de routes admettront qu’ils étaient convaincus que nous allions y passer la nuit. Étrangement, j’étais le seul à y croire encore…
Photo : Lindsey 


Photo : Lindsey 


Photo : Lindsey 


Photo : Lindsey

mercredi 27 avril 2011

17.58/20... 2e/26

J'ai le FQRSC !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

I'll drink to date (je suis historien).

Je vous aime. Gigantesque merci à tous ceux qui m'ont aidé et offert leur support.

L’aventure : Gros grain (part. 3/7)




Le 4X4 se pointe le museau incertain dans une Sabaya[1] digne de sa réputation. Le vent, tourbillonnant, balai le sable de l’ironiquement nommée calle Comercio. Une intrigante impression de far-west imprègne cette ville jusqu’aux regards louches voire défiants des quelques hommes/contrebandiers qui s’affèrent à décharger d’imposants camions. Les haut-parleurs dans ma tête jouent le thème de Once Upon a Time in the West, alors que Yeri interrogent quelques locaux pour s’assurer de la direction à emprunter pour atteindre le salar. On s’échappe rapidement de la petite ville, confiants d’être sur le bon chemin… En fait, il n’y a pas mal qu’un seul chemin possible à prendre, ce qui joue sans doute positivement sur notre confiance.
La route montagnes russes génère une partie de cachette avec l’horizon, protégeant le mystère de notre destination. Cette particularité du sentier emprunté préserve la surprise que sera le salar pour le dernier instant. Dernier vallon passé, l’étendue salée point au loin, contrastée par le bleu du lac qui la prolonge et les montagnes qui s’y plongent. Dans la vallée qui borde le salar quelques personnes s’affèrent à tamiser le quinoa.


Photo : Lindsay

On s’arrête pour discuter un peu. Ils nous informent que le niveau de l’eau est en ce moment trop élevé pour nous permettent de s’aventurer en profondeur sur le salar. Qu’importe, nous pouvons tout de même progresser suffisamment à pieds pour sentir, comprendre, voir ce qu’est cette entité naturelle hors du commun. Je laisse ici les photos parler d’elles-mêmes…

 Photo : Yeri


Photo : Andrea 










Photo : Andrea 






Photo : Lindsay 


Photo : Lindsay 


Photo : Lindsay 


Photo : Karl





[1]Sabaya est située tout près de la frontière chilienne et est un des points forts de la contrebande en Bolivie comme en font foi la « richesse » suspecte de la ville et les garages de 6 m de hauteur sans fenêtres un peu partout…



mardi 26 avril 2011

L’aventure : On the Road (part. 2/7)

Quelques kilomètres pavés nous expulsent bien rapidement vers l’aventure faite terre battue. Quittant en un clin d’œil toute forme de civilisation (disons, à l’extérieur de la voiture…), le 4X4 et sa population se jette dans les méandres poussiéreux/sablonneux de l’inconnu chemin-morphique. Je ne sais comment transmettre par écrit cet inconfort vibromasseur aux asthmatiques relents de bronche souillées qui s’avère pourtant si amusant… Imaginez une montagne russe sans boucles inversées, mais sans railles non plus, qui dure et dure, et dure encore (et encore), pendant des heures, le tout entouré de douces mais stagnantes tempêtes de sable. Pendant des heures. Avec des camions et autobus qui vous lèchent l’aile gauche de temps en temps à 80 km/h… Beaucoup de plaisir. Beaucoup ! En d’autres mots, imaginez une route qui supporte voire encourage l’écoute d’un disque complet de AC/DC.






Photo : Lindsey

Les infrastructures routières étant ce qu’elles sont, après quelques heures de sinuosités défiant toutes fonctions algorithmiques possibles, nous retrouvons une odeur de Progrès (notez l’ironie situé dans la majuscule), alors que nous aboutissons à nouveau sur un bitume hélio-chauffé comme seul l’Altiplano le permet. La route nous entraine de milieux de nul part en milieux de nul part à travers ce si spécifique paysage de gigantesques pleines couchées dans leur lit aux saillies montagneuses. Défilent dans leur fixité relative les hordes de lamas aux colorés pompons, gagent de leur domesticité. Malgré l’asphalte, le sentiment de s’enfoncer, à chaque révolution caoutchoutée, toujours plus profondément dans l’authentique, dans l’autochtone, dans l’essence altiplanesque se fait sentir. Les minuscules pueblos se succédant, épars, apparaissent hors du temps. D’un autre temps plutôt. Un archipel de pauvreté tannée de vent et d’UV. Distinguer la ruine de l’habitation relève parfois du total malaise dans la réflexion de notre propre richesse quatre roues motrices. Des bijoux surgissent toutefois, nous laissant contemplatif…  





L’humeur est des plus joyeuse au sein du quintet nouvellement formé. Je devance un peu le cours narratif pour établir une des données essentielle de notre périple. Au final, nous avons peut-être passé une trentaine voire une quarantaine d’heure dans le véhicule, les cinq ensemble. Et lorsque nous étions à l’extérieur de la voiture, c’est généralement ensemble que nous étions. Nos activités, nos repas, voire nos nuits. Je n’avais jamais eu de conversation avec Andrea avant notre départ, je n’avais passé qu’une soirée en compagnie de Lindsey, je connaissais Yeri et Karl depuis environ deux semaines, su pu être une des pires fin de semaine de l’histoire si nous n’avions pas connecté. Je me suis fait des amis précieux durant cette fin de semaine. La géopolitique de notre groupe rendra la rupture inévitable. Ce sera dur…

Ainsi, l’humeur est joyeuse au sein du quintet. En périphérie, les lamas (et les autruches ????) accroissent leur présence, alors que nous approchons de notre premier objectif de la journée : le Salar de Coipasa.[1]











[1] Petit/e frère/sœur du plus connu Salar de Uyini, le Salar de Coipasa est un désert/lac de sel situé tout juste au nord de celui d’Uyuni. Plus petit, mais moins touristique, et sans doute aussi spectaculaire que celui d’Uyuni, le Salar de Coipasa appartient à mon sens à ces absurdités de la nature, mélange de beauté et d’utilité hors de ce monde…  

lundi 25 avril 2011

L’aventure : Oruro la déchue (part. 1/7)



Au volant du 4X4 Nissan de location, Yeri avale les rues-précipices de La Paz. À ses côtés, Karl, copilote de service, tente, GPS en main, de démêler le labyrinthique mystère du chemin vers El Alto et au-delà. Témoins impuissants de cette aventure embryonnaire, Andrea, Lindsey et moi-même, assistons depuis le siège arrière au spectacle qu’offre les derniers rayons de soleil sur la capitale. Le coffre est plein de vêtements, couvertes, nourriture, alcool et surtout environ 40 litres d’eau. L’éclectique musique nous enveloppe déjà. Nous sommes jeudi, il est 18h20, Oruro[1] nous attend dans le froid de l’Altiplano.
Presque seule autoroute de Bolivie, la route que nous empruntons est constituée de deux voies asphaltées qui s’opposent. Elle relie, entre autres, La Paz (via El Alto) à Oruro. Accommodant voitures et 4X4 autant qu’autobus, micros et autres camions de marchandises, cette route vallonnée et sinueuse s’avère le site de dangereux jeux de dépassements plus ou moins calculés. La nuit tombe alors que nous sortons de l’étendue banlieue aymara paceña. Dans les phares qui se dévisagent, Yeri joue du klaxon en dépassant les micros qui, moteurs et charge obligent, ne roulent qu’à la moitié de la vitesse recommandée. Il est un peu intimidé à l’idée de revoir Oruro qu’il n’a pas visitée depuis près de six ans, lui qui l’avait étreint pendant deux ans alors membre volontaire des Peace corps travaillant sur un projet de maisons vertes et de serres dans l’arrière-pays orureño.
Nous sommes attendu là-bas par Willi, un ami de Yeri. Géologue d’une cinquantaine d’année, ancien ingénieur minier, Willi est professeur à l’université d’Oruro et possède une petite auberge qu’il fait rouler à temps partiel, principalement lors des festivités liées au carnaval.[2] Prenant justement du repos après le dit carnaval, Willi a accepté, malgré sa fermeture temporaire, d’ouvrir les portes de son auberge pour nous accueillir l’espace d’une nuit. 


Après quelque détours dans une Oruro quelque peu transformée depuis le dernier séjour de Yeri, nous arrivons finalement vers 22h chez Willi. Après être aller souper, Willi nous offre un verre et nous discutons. Politique évidemment. La conversation oscille de l’espagnol à l’anglais au spanglish. Si Yeri est, par ses origines mexicaines, parfaitement bilingue tout comme Andrea qui a passé les 15 premières années de sa vie au Guatemala avant d’émigrer au Etats-Unis, Lindsey et Karl sont encore bien restreint dans leur compréhension de la langue de Cervantès (l’espagnol d’aujourd’hui est bien différent de celui utilisé par l’auteur du Quichotte, j’en conviens, mais bon, maintenons l’expression). Ce n’est pas vraiment problématique pour Willi qui parle espagnol, aymara, anglais (il a étudié en Angleterre), français (il a vécu en France et en Suisse, et collaboré avec des ingénieurs québécois en Bolivie) ainsi que russe (pour avoir travailler en Russie) et, oui, oui, finnois (il vécu en Finlande pour environ cinq ans)… Un petit (gros) cognac/scotch plus tard, on se despedi vers 1h15, notre réveille étant prévu pour 6h-6h30 vu la route qui nous attend. Willi insiste pour que nous prenions le café ensemble le lendemain malgré l’heure hâtive, ce que nous ferons.
Nous quittons l’auberge vers 7h30 avec la promesse de se revoir et nous arrêtons au marché (quand j’écris marché, pensez marché public et non épicerie) pour déjeuner avec le meilleur apí[3] de Bolivie, selon Yeri et la réputation. 


Cette pose déjeuner étant plutôt rapide, nous nous préparons à quitter Oruro vers 8h00, avec pour seul tâche restante, faire le plein (plus réserves, compte tenu de l’isolement vers lequel nous nous dirigeons)… Trois stations services à sec et une attente de 45 minutes plus tard[4], nous quittons Oruro en direction du Salar de Coipaca, puis de Sajama, l’excitation étant palpable, nos sourires écrasant la fatigue et témoignant de l’enthousiasme projeté par tous pour ce week-end qui s’avère des plus prometteur.





[1] Oruro fut, à partir du XVIIe siècle, mais surtout au XVIIIe siècle, avec le déclin de Potosí, une des villes les plus riches des Amériques. Gigantesque centre minier, la ville bénéficia de ses gisements intarissables d’étain et du fort prix du minerai sur le marché mondial pour se développer et enrichir certains magnats comme Patiño, un des hommes les plus riches de la planète à l’époque. Avec la chute des prix et l’épuisement progressif des ressources, la ville entra tranquillement en déclin, laissant un héritage de profondes inégalités et de pollution généralisée du sol et des eaux, causes d’une exploitation outrancière de la population et du sous-sol.
[2] Le carnaval d’Oruro qui se tient autour de la fin mars/début avril, s’étend sur plusieurs jours et regroupe jusqu’à 40 000 participants, musiciens et danseurs, qui défilent dans les rues de la ville. C’est l’occasion de chanter, danser et boire (jusqu’à tomber sans connaissance…) et de perpétuer les traditions folkloriques aymaras (la ville seule, compte une population d’environ 90 % d’autochtones). À l’année longue, les participants, regroupés sous forme de groupes ou d’équipes, se préparent pour le carnaval. Ils pratiquent de deux à trois fois par semaine pendant environ dix mois et investissent des centaines de dollars (ce qui est gargantuesque en Bolivie) pour les costumes et accessoires nécessaires aux cérémonies. 
[3] L’apí est une boisson chaude plutôt épaisse à base de maïs mauve (variété plutôt sucrée et amidonnée) et assaisonnée de cannelle et de girofle qui rappelle un hybride entre la chicha morada et la mazamora morada (boisson et dessert traditionnels du Pérou). Il est souvent servi avec une pâte frite, farcie ou non, sur laquelle le sucre en poudre est généralement le bienvenu.
[4] La Bolivie subventionne pantagruellement le carburant. Avec des coûts pour le gouvernement avoisinant le milliard de dollars annuellement (Un shit load d’argent dans le contexte bolivien). Evo a tenté de remédier à la situation au tournant de l’année en supprimant cette subvention au lendemain de noël. L’annonce fût faite à la télévision et à la radio nationale le 26 décembre par le vice-président (il semble que pour toutes les mauvaises nouvelles, c’est le VP qui fait l’annonce…). Générant instantanément la grogne populaire et une hyper-inflation sur tous les produits, du lait au sucre au ciment, Morales annonça le retour des subventions au carburant au mois de janvier, spécifiant toutefois que de telles subventions généraient la stagnation du développement du pays. Ces subventions (jumelé aux bas prix sur le pétrole assurés par une entente avec le gouvernement ami d’Hugo Chavez) permettent de maintenir le prix du gallons (quatre litres) à environ 2,5 Bs., soit environ 8,5 ¢ du litre. Ce prix ridicule est un incitatif important à la contrebande via le Pérou et le Chili. Beaucoup d’individus viennent (en camion, voiture, vélo) remplir des bidons d’essence qu’ils transportent de l’autre côté de la frontière et qu’ils revendent pour un fort profit. Cette situation crée une pénurie partout au pays sauf à La Paz, les réserves périphériques étant systématiquement drainées vers la capitale…  

jeudi 21 avril 2011

Tout ce chemin depuis l'amibe pour en arriver là

Petite nouvelle avant de partir :

"Le club de Naples, soucieux de rester dans le Top 3 du championnat italien, a prié les épouses et petites amies de ses joueurs de leur épargner au maximum les contrariétés, et notamment les scènes de ménage, jusqu'à la fin de la saison.
Pour bien faire passer le message, les compagnes des joueurs ont été conviées à déjeuner par l'épouse du propriétaire du club, Jacqueline De Laurentiis, dans un restaurant chic de Naples, où elle a détaillé ses instructions, rapporte mercredi le quotidien Gazzetta dello Sport.
Chacune d'entre elles a reçu un document - rédigé dans sa langue maternelle - lui rappelant ses obligations envers son compagnon.
«Les très grands joueurs le sont lorsqu'ils se sentent grands, surtout dans leur tête: assurez-vous que votre compagnon parvienne à toujours se sentir ainsi», est-il écrit.
«Nous comptons sur vous pour ces cinq derniers matches de la saison: évitez toute tension familiale superflue», leur est-il demandé.
Naples est actuellement 2e du classement, à six points du leader, l'AC Milan. Si ce dernier paraît déjà hors de portée, Naples compte bien rester dans le Top 3 pour accéder directement à la prochaine Ligue des Champions."

Où est Guillaume ?

Je pars ce soir pour ce qui s'annonce comme une très très belle et intéressante fin de semaine. En compagnie de Yeri Karl et de deux amies (Lindsay et Andrea, je les connais encore peu, mais plus de détails viendront lors d'un prochain message), nous avons loué un véhicule 4x4 et allons explorer l'arrière pays paceño et orureño. On a établit l'itinéraire hier, et sa promet d'être mémorable... Je vous redonne des nouvelles à mon retour (si vous n'avez pas de nouvelles de moi avant, disons mercredi prochain, prière de contacter le consulat à La Paz ou l'ambassade à Lima ;))

mercredi 20 avril 2011

79153215

Je suis finalement devenu un individu de ma génération, paraît-il... En cas d'urgence seulement pour les appels. Je pense que les textos c'est correct.


Copacabana en photos

J'ai passé la fin de semaine dernière à Copacabana, petite ville touristique mais paisible sur les rives du lac Titicaca à environ 3h30 de La Paz. J'y étais en compagnie de quelques amis et ce fut fort agréable. Toutefois, plutôt que de vous en parler, je vous envoie quelques images de la place...

La vue depuis notre résidence :



Yeri qui mange de la coca :


Yeri et Karl :


Karl et le soleil de 17h :


Paysages :




Le cimetière qui surplombe la ville et la plage (environ 4200 m) :



Hommes chiquant de la coca :


Faune urbaine (pour ma soeur) :







Je vous réécris dans les prochains jours.