mardi 26 avril 2011

L’aventure : On the Road (part. 2/7)

Quelques kilomètres pavés nous expulsent bien rapidement vers l’aventure faite terre battue. Quittant en un clin d’œil toute forme de civilisation (disons, à l’extérieur de la voiture…), le 4X4 et sa population se jette dans les méandres poussiéreux/sablonneux de l’inconnu chemin-morphique. Je ne sais comment transmettre par écrit cet inconfort vibromasseur aux asthmatiques relents de bronche souillées qui s’avère pourtant si amusant… Imaginez une montagne russe sans boucles inversées, mais sans railles non plus, qui dure et dure, et dure encore (et encore), pendant des heures, le tout entouré de douces mais stagnantes tempêtes de sable. Pendant des heures. Avec des camions et autobus qui vous lèchent l’aile gauche de temps en temps à 80 km/h… Beaucoup de plaisir. Beaucoup ! En d’autres mots, imaginez une route qui supporte voire encourage l’écoute d’un disque complet de AC/DC.






Photo : Lindsey

Les infrastructures routières étant ce qu’elles sont, après quelques heures de sinuosités défiant toutes fonctions algorithmiques possibles, nous retrouvons une odeur de Progrès (notez l’ironie situé dans la majuscule), alors que nous aboutissons à nouveau sur un bitume hélio-chauffé comme seul l’Altiplano le permet. La route nous entraine de milieux de nul part en milieux de nul part à travers ce si spécifique paysage de gigantesques pleines couchées dans leur lit aux saillies montagneuses. Défilent dans leur fixité relative les hordes de lamas aux colorés pompons, gagent de leur domesticité. Malgré l’asphalte, le sentiment de s’enfoncer, à chaque révolution caoutchoutée, toujours plus profondément dans l’authentique, dans l’autochtone, dans l’essence altiplanesque se fait sentir. Les minuscules pueblos se succédant, épars, apparaissent hors du temps. D’un autre temps plutôt. Un archipel de pauvreté tannée de vent et d’UV. Distinguer la ruine de l’habitation relève parfois du total malaise dans la réflexion de notre propre richesse quatre roues motrices. Des bijoux surgissent toutefois, nous laissant contemplatif…  





L’humeur est des plus joyeuse au sein du quintet nouvellement formé. Je devance un peu le cours narratif pour établir une des données essentielle de notre périple. Au final, nous avons peut-être passé une trentaine voire une quarantaine d’heure dans le véhicule, les cinq ensemble. Et lorsque nous étions à l’extérieur de la voiture, c’est généralement ensemble que nous étions. Nos activités, nos repas, voire nos nuits. Je n’avais jamais eu de conversation avec Andrea avant notre départ, je n’avais passé qu’une soirée en compagnie de Lindsey, je connaissais Yeri et Karl depuis environ deux semaines, su pu être une des pires fin de semaine de l’histoire si nous n’avions pas connecté. Je me suis fait des amis précieux durant cette fin de semaine. La géopolitique de notre groupe rendra la rupture inévitable. Ce sera dur…

Ainsi, l’humeur est joyeuse au sein du quintet. En périphérie, les lamas (et les autruches ????) accroissent leur présence, alors que nous approchons de notre premier objectif de la journée : le Salar de Coipasa.[1]











[1] Petit/e frère/sœur du plus connu Salar de Uyini, le Salar de Coipasa est un désert/lac de sel situé tout juste au nord de celui d’Uyuni. Plus petit, mais moins touristique, et sans doute aussi spectaculaire que celui d’Uyuni, le Salar de Coipasa appartient à mon sens à ces absurdités de la nature, mélange de beauté et d’utilité hors de ce monde…  

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