samedi 2 avril 2011

La Police tabar… Saute par dessus


Ça fait déjà un petit bout que je veux en parler (vous aller dire que ça fait tout juste une semaine que je suis là, mais bon) et que je remets ça à plus tard : la police. La présence policière en Bolivie, et à La Paz plus encore, est assez massive pour nous laisser croire, d’un point de vue visuel, à un État policier. À chaque intersection moindrement importante, chaque bâtiments officiels, chaque succursales de banques (et il y en a de manière démesurée), et je ne parle pas des gardiens de sécurité privés habillés en espèce d’hybride SWAT-ninja (non, pas de pirates) à la porte de très nombreux commerces. Étrangement cette présence répressive ostensible n’induit pas en moi l’irritation et le mépris habituel. Je pense que c’est lié au fait que les polices (comme dirait l’autre) ici m’apparaissent tellement inoffensives. Je sais, je sais, elles ne le sont aucunement, rappelons-nous, entre autres, le Octubre Negro (dans les derniers mois de la présidence de Goni – Gonzalo Sanchez de Lozada – les policiers étaient entrés en grève et manifestaient pour l’amélioration de leur conditions, alors M. le président a envoyé l’armée… S’en est suivie une confrontation violente de quelques jours dans les rues de La Paz, avec les quelques morts et nombreux blessés qui l’accompagnent). Néanmoins, ils sont tous si petits, et leurs uniformes, pantalons vert kaki portée à la militaire (serrés à la taille et rentrés dans les bottes) agencés d’un splendide « bummer » légèrement luisant/brillant de la même couleur. Ça vous fait oublier les guns automatiques de divers calibres qu’ils trimballent au quotidien.
            Blague à part, j’ai constaté que la grande, très, très grande majorité des policiers ont les traits phénotypiques des aymaras de l’altiplano. Ce constat suggère deux ou trois choses :
1)   Les policiers ne doivent pas être très bien payés ni très valorisés parmi les divers employés de l’État. Sinon, on retrouverait un bien plus important contingent de « fils de bonne famille » (Blancs (plus pâles), classe moyenne-élevée). À la différence de l’armée où les grades apportent pouvoir, argent et honneur de servir la patrie (on reste très XIXe siècle à ce sujet, j’y reviendrai peut-être un jour), et où, justement on retrouve principalement des individus aux traits davantage européens ou métissés.
2)   Le corps policier sert d’outils de promotion sociale, comme véhicule de métissage, voir d’ethnogenèse. En entrant dans le corps policier (bande de pervers, ce n’est pas ce que j’entends…), l’individu de descendance aymara (ou quechua) conserve les marqueurs biologique de son indianité, mais acquiert l’apparat socio-culturel du créole (à l’époque coloniale et moderne : personne d’origine européenne, mais né en sol américain), s’emparant et reproduisant ces codes, et manifesté principalement par un degré accru de pouvoir dans la société.

Bon, on se reparlera tout ça après la prochaine fois où je me ferrai arrêter !   

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